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Global Reporting Initiative (GRI)

Dernière mise à jour : 22 juin 2023


La fin des années 1990 a été marquée par la ratification de conventions internationales et de protocoles d’application tels que le Protocole de Kyoto, qui ont établi des ambitions de développement durable pour les États. Acteurs clés de la transition sociale et environnementale à travers la RSE, les entreprises sont fortement concernées par ces ambitions. Pour les aider à participer à cette transition, plusieurs cadres méthodologiques ont été développés pour formaliser leur communication sur leurs engagements. Des normes de reporting extra financier ont donc vu le jour sur les deux dernières décennies, et parmi celles qui font référence internationalement, comme la norme ISO 26000 ou le Pacte mondial des Nations unies, le GRI propose des référentiels et indicateurs clés à la déclaration de performance en matière d’ESG.


Ces cadres de reporting sont d’une grande utilité, car ils permettent de standardiser, réviser et comparer les engagements des entreprises. Leurs propositions de critères, questionnaires et indicateurs ont notamment servi à construire un cadre réglementaire ESG en Europe, avec la taxonomie et la CSRD, par exemple.


Présentation du GRI


Lancé en 1997 par les ONG américaines Coalition for Environmentally Responsible Economics (CERES) et le Programme Environnemental des Nations Unies (UNEP), le Global Reporting Initiative (GRI) est une organisation internationale indépendante de standards, spécialisée dans le développement durable. Aujourd'hui, il regroupe plusieurs acteurs comme des ONG, des cabinets de consultants, des universités et des entreprises et est devenu un acteur de référence mondial dans les normes en termes de responsabilité des entreprises (standards ESG).


Les premières lignes directrices publiées en 2000, révisées plusieurs fois, notamment en 2002 et 2006, ont permis de créer une édition largement utilisée aujourd’hui : GRI G4. Aujourd’hui, les normes du GRI ont été traduites en 11 langues (dont le français depuis 2018), des normes spécifiques pour 18 secteurs d’activités ont été développées, et plus de 13.000 organisations ont déposé plus de 55.000 rapports à ce jour en les suivant.


La méthodologie du GRI


Les standards universels du GRI sont divisés en 3 sections. Le GRI 101 (Fondation 2021), GRI 102 (Informations générales 2021) et GRI 103 (Thèmes pertinents 2021). Par la suite, les standards sont organisés en standards thématiques :

  • Les normes économiques (GRI 200)

  • Les normes environnementales (GRI 300)

  • Les normes sociales (GRI 400)

Les organisations peuvent ainsi choisir certaines parties de ces normes (ou toutes les normes) pour communiquer sur leurs enjeux, leurs risques et impacts et la manière de les gérer.


Ensuite, chaque standard présente plusieurs indicateurs. En l'occurrence, les 69 indicateurs sont répartis sur deux niveaux d’importance : les indicateurs de base et les indicateurs supplémentaires, qui prennent en compte l’économie, l’environnement, les droits de l’Homme, les relations sociales et les conditions de travail, la responsabilité et la société.


Pour ce qui est du GRI G4, les lignes directrices sont spécifiques concernant les actions engagées et leur pertinence pour évaluer l’impact avec plus de précision. Ainsi, ils recommandent l’utilisation d’outils comme la matrice de matérialité, un tableau de bord des indicateurs extra-financiers et des conseils de reporting comme la précision, la lisibilité et une dynamique avec des liens hypertextes.

Concernant la rédaction du rapport, le GRI demande une certaine implication des parties prenantes, une présentation du contexte en lien avec le développement durable vis-à-vis de l’entreprise et une présentation des impacts significatifs. Ainsi, la structure suivante est suggérée :

  • Profil de l’organisation ;

  • Stratégie et analyse ;

  • Périmètre pertinents identifiés ;

  • Implication des parties prenantes ;

  • Profil du rapport ;

  • Gouvernance ;

  • Ethique et intégrité.

Pour simplifier la visibilité de ces données, il est conseillé de les présenter sous forme de tableau en précisant la norme GRI concernée, l’élément d’information et le numéro de la page sur laquelle les détails sont indiqués.


Afin d’être reconnu comme entreprise qui est complètement en accord avec le GRI, il existe 9 pré-requis. Il faut tout d’abord appliquer les principes de reporting présentés ci-dessus. Ensuite, les informations nécessaires doivent être indiquées dans le GRI General Disclosures 2021. Après avoir réalisé sa matrice de matérialité, les informations doivent être indiquées dans le GRI 3 Material Topics 2021 et signaler les informations réunies qui respectent les 7 catégories du GRI. Par ailleurs, les raisons de l'omission de certaines informations et des exigences auxquelles l'organisation ne peut se conformer doivent être communiquées. Enfin, il s’agit de publier le contenu de l’index du GRI, de fournir une déclaration d’utilisation et de notifier le GRI sur sa conformité.


Faut-il utiliser la norme du GRI pour son reporting extra-financier ?


Malgré sa notoriété, le GRI présente certains défis. Tout d’abord, il n’est pas certifiant et ne permet pas l’obtention d’un label. Cependant, même s’il n’existe pas de procédure de vérification, l’entreprise obtiendrait des facilités lors de son reporting extra-financier obligatoire (e.g. CSRD) ou bien en vue d’une obtention d’une certification ou d’un label RSE comme Ecovadis ou B-Corp en se soumettant aux lignes directrices du GRI. En effet, le cadre exhaustif et spécialisé du GRI ainsi que sa notorité sont reconnus !


De plus, la norme est considérée bien plus lourde et complexe que les autres référentiels internationaux tels que la norme ISO 26000. En effet, mettre en place une telle norme pour la première fois peut sembler vertigineux pour certaines entreprises. Ainsi, l’utilisation de la norme GRI est souvent recommandée pour des entreprises de plus grande taille ou bien travaillant dans un des 18 secteurs couverts par le GRI qui requiert une expertise particulière. Les lignes directrices restent à ce jour les plus avancées et inspirent de nombreuses régulations. Elles permettent une démarche claire et pertinente, reconnue dans le monde entier, afin de communiquer sur ses performances économiques, environnementales et sociales.


Enfin, il faut noter que plusieurs ressources sont disponibles afin d’aider les entreprises dans l’utilisation des normes du GRI (templates, FAQ, partenaires et autres sources) et des cabinets de conseil spécialisé en RSE accompagnent les entreprises dans cette démarche.


Conclusion


Plus de 84% des grandes entreprises dans le monde utilisent le cadre donné par le GRI dans leur démarche de développement durable. Étant une référence mondiale, les 69 indicateurs permettent une démarche claire, structurée, fiable et transparente des risques identifiés et actions mises en place par les entreprises.


Cependant, les entreprises qui se soumettent à cet exercice sont fortement encouragées à investir les moyens financiers et RH nécessaires afin de suivre la norme correctement. Il est notamment conseillé de désigner une équipe chargée du suivi de ces indicateurs et formée sur la RSE. C’est un coût élevé, mais qui peut se justifier pour les grandes entreprises, souvent soumises à des réglementations françaises ou européennes telles que la CSRD, qui requiert une forte structuration de la démarche RSE des entreprises.

 

Sources :

  • The global standards for sustainability reporting (GRI, 2023)

  • Catalyst for a sustainable world (GRI, 2023)

  • What is GRI standard and how to use it (Daato, 2023)

  • What are the GRI standards (Worldfavor, 2023)

  • What is the Global Reporting Initiative (IBM, 2021)

  • GRI : What is it and how to do it (Apiday, 2023)


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