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Numérique Responsable et Green IT : Émergence, réglementations, labels 🌱


Face à une prise de conscience croissante des entreprises quant à l'empreinte environnementale du numérique, les notions de "Green IT" et "numérique responsable" deviennent prépondérantes.


Les répercussions du numérique s'étendent bien au-delà de la simple consommation énergétique. Elles englobent des enjeux sociaux, tels que le travail des enfants dans les mines, l'obsolescence programmée, leur accessibilité, ou encore les implications sur la santé mentale des utilisateurs. Parallèlement, les conséquences environnementales sont palpables, avec notamment une demande accrue en électricité, des pressions sur les ressources nécessaires à la production ou encore la faible recyclabilité des appareils.


Cet article vise à définir les termes “Green IT et “numérique responsable” ainsi que présenter les réglementations et labels ou certifications qui émergent en France depuis plusieurs années.


Green IT ou Numérique responsable ?


Ils désignent une démarche d’amélioration continue qui vise à améliorer l’empreinte écologique, économique et sociale du numérique. Cependant, si pour la majorité ces termes semblent interchangeables, ils recèlent en réalité des distinctions subtiles. Alors que le Green IT s'est d'abord fait connaître, le concept de "numérique responsable" est apparu pour englober de manière plus holistique les dimensions sociales et environnementales du numérique. Ainsi, le Club Green IT offre une perspective éclairée en s'appuyant sur les trois piliers du développement durable.


Quelles réglementations encadrent le numérique ?


Depuis plusieurs années, un nombre de réglementations s’intéressent aux aspects matériels du numérique. Aujourd’hui, les récentes lois AGEC et REEN témoignent de la notoriété croissante du “numérique responsable” intégrant un spectre élargi des impacts du secteur numérique.


Exemples de réglementations :

  • Convention de Bâle (1992) : Elle a pour objectif de réduire l’émission et le transport de déchets dangereux ainsi que de favoriser une gestion écologique de ces déchets.

  • Directive européenne RoHS (Restriction of the use of certain Hazardous Substances) (2006) : Elle vise à limiter l’utilisation de dix substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques.

  • Directive européenne “batteries” (2022) : Elle a pour ambition de renforcer les exigences vis-à-vis de la recyclabilité des matériaux des batteries et de leur durabilité.

  • Directive 2009/125/CE : Elle oblige les entreprises privées à des exigences d’écoconception applicables aux serveurs et tout produit de stockage de données et salles serveurs.

  • Loi AGEC (Anti Gaspillage et Économie circulaire) (10 février 2020) : Votée début 2020, cette loi française a permis la mise en place d’un indice de réparabilité applicable aux appareils électroniques comme les smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, tondeuses à gazon, lave-linge. Les objectifs de cet indice sont d’informer le consommateur sur la facilité de réparation des appareils, de sensibiliser à l’obsolescence programmée et d’inciter à concevoir des appareils plus durables. Cette loi oblige l’affichage environnemental pour les fournisseurs d’accès internet et opérateurs télécoms et l’affichage de l’indice de réparabilité sur certains produits électroniques et électriques. À partir du 1er janvier 2024, un indice de durabilité remplacera cet indice de réparabilité.

  • Loi REEN (Réduction de l'Empreinte Environnementale du Numérique) (novembre 2020) : Cette loi comprend un ensemble de mesures marquant la volonté du gouvernement de réduire l’empreinte du numérique à l’échelle nationale en allongeant la durée de vie des terminaux, ayant recours aux achats reconditionnés pour les terminaux du secteur public et en mettant en place un référentiel d’écoconception des services numériques. Cette loi prévoit aussi l'élargissement du délit d’obsolescence programmée au délit d’obsolescence logicielle. Ce dispositif législatif inclut aussi la question du numérique responsable au sein de l’éducation dès le collège et jusqu’aux études supérieures.


Rester informé sur les dernières réglementations du numérique responsable est essentiel pour rester en avance sur les tendances futures du marché et attirer de nouveaux talents dans un secteur souvent très compétitif pour le recrutement.


Quels labels aident les entreprises à rester vigilant face au numérique responsable ?


Certains labels, publics comme privés, permettent de certifier la démarche de réduction de l’impact environnemental du numérique des entreprises. Voici une liste de quelques labels en lien avec le numérique responsable :


  • Avec le label français NR (Numérique Responsable) né en 2018, les organisations s’appuient sur une méthodologie construite par l’Institut du Numérique Responsable en partenariat avec le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, l’ADEME et WWF. La gestion du label NR est assurée par l’Agence LUCIE, un organisme en labellisation depuis 2007. L’Agence LUCIE a plusieurs missions : la gestion de plusieurs labels RSE, le développement des compétences à travers d’un centre de formation dédié à la RSE et l’animation de la vie et le développement d’une communauté de plus de 700 organisations engagées et responsables en Europe.

  • Lancé par Green Code Lab, le Green Code Label quant à lui cible l'écoconception des sites web. Pour le décrocher, il faut suivre le référentiel du Green Code Lab et soumettre son site à un audit externe.

  • Le label Green Web Foundation fondé aux Pays-Bas en 2011 offre sa certification lorsque l’hébergement d’un site web utilise des énergies vertes.

  • Depuis 2010, Greenspector est une société française qui soutient les organisations souhaitant minimiser l'empreinte écologique de leurs solutions mobiles, telles que les applications. Leur "label program" permet aux entreprises de mettre en place un label interne personnalisé en fonction de leurs aspirations écologiques visant à encourager l'innovation en matière de durabilité. Le Centre de Compétence et d'Évaluation de Greenspector accompagne aussi les entreprises dans leurs quêtes d'efficacité énergétique et environnementale.


Le recours à un label permet non seulement de s’appuyer sur un référentiel avant-garde par rapport aux normes les plus strictes mais aussi de bénéficier d’une validation extérieure valorisante pour votre entreprise.


Pour conclure ...


Face à l'urgence environnementale et sociale, l'ère numérique a été confrontée à un tournant critique. Avec l'émergence des notions de "Green IT" et "numérique responsable", nous avons observé une prise de conscience croissante des entreprises et des législateurs face à l'impact de la technologie sur notre planète et notre société. Les nombreuses réglementations et directives, qu'elles soient françaises ou européennes, témoignent d'une volonté de cadrer l'industrie, de promouvoir la transparence et d'encourager une conception plus durable des produits et services numériques. De plus, l'avènement de labels dédiés, comme le label NR ou Grenspector, offre aux entreprises des moyens tangibles de valider et de communiquer leurs efforts en matière de responsabilité numérique. À l'ère de l'intelligence artificielle, alors que notre dépendance au numérique ne fait que croître, il est impératif de continuer à questionner, réglementer et innover afin d'assurer un avenir numérique à la fois responsable et inclusif pour tous.

 

Sources :

  • Label NR mentionné sur le site du Gouvernement (Gouvernement.fr, 2021)

  • Quatre labels sur le numérique responsable à la loupe (Alliancy, 2022)

  • 5 labels écologiques pour votre site web responsable (Le Bon Digital, 2020)


Bibliothèque de ressources pour se former au numérique responsable :

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