Le concept de “développement durable”, en anglais “sustainable development”, apparaît en 1987 avec la publication du rapport Brundtland, rédigé par la Commission mondiale pour l’environnement de l’Organisation des Nations Unies. Pourtant, pendant de longues années, ce concept reste assez théorique et peine à s’ancrer durablement dans l'organisation des entreprises et dans leur manière de fonctionner. Pour répondre à ce problème, l’Organisme International de Normalisation (ISO) a rédigé en 2010 la norme ISO 26000 qui a pour objectif de déterminer les principales lignes directrices de la responsabilité sociétale des entreprises. Cette norme permet donc l’accompagnement des structures dans la mise en place de business modèles compatibles avec le concept de développement durable.
Présentation de l'ISO 26 000
Pendant plus de 5 ans, 500 experts de toutes nationalités et représentants des gouvernements, des industries, des entreprises, des ONG, des sociétés de consommateurs, se sont réunis pour rédiger la norme ISO 26000. Cette commission a été dissoute après avoir trouvé un consensus sur le texte et que celui-ci ait été ratifié par près de 93% des pays faisant partie de l’ISO. L’objectif de cette norme est d’accompagner les structures, de toutes tailles et de tous genres, à concrétiser leurs efforts en matière de RSE et de passer des paroles aux actes. Elle repose sur 7 piliers principaux et s’articulent autour de 7 questions centrales :
Une norme non-certifiante :
Contrairement à de nombreuses normes établies par l’organisme ISO ou même au niveau national l’AFNOR, la norme ISO 26000 détermine des lignes directrices à propos de la responsabilité sociétale et ne peut donc aboutir à une certification quelconque. Elle n’élabore pas un cahier des charges à suivre au sein des organisations, mais cadre le concept de responsabilité sociétale et donne des directions dans l’application de celle-ci au sein de l’entreprise. En revanche, cette norme est très fréquemment utilisée comme socle pour l’élaboration de labels ou de dispositifs connus en matière de RSE (SBTI, Ecovadis, B-corp…).
Quels intérêts pour les entreprises ?
Dans la mesure où la norme ISO 26000 fait référence à l’international quand il s’agit de RSE, il est important pour les entreprises de connaître le contenu de cette norme. Elle donne tout d’abord, un vaste ensemble de pistes d’améliorations à destination des structures qui veulent mettre en place des initiatives vertueuses. D’autre part, les différentes parties prenantes vont plus volontiers reconnaître comme valable et ambitieuse la stratégie RSE d’un groupe qui s’appuie sur la norme ISO 26000, car elle offre une grille de lecture homogène, approuvée à l’international et fiable. Il est donc très intéressant pour les entreprises de structurer leur stratégie RSE ainsi que leur Déclaration de Performances Extra-Financières (DPEF) en fonction des recommandations de cette norme. En revanche, il est important de garder à l’esprit que cette norme a pour objectif d’esquisser un cadre général de la RSE mais ne propose pas un plan d’action clés en main pour répondre aux principaux enjeux de la transition écologique et sociale des entreprises. Ce plan d’action dépend étroitement des caractéristiques propres de chaque entreprise et nécessite une réflexion en profondeur pour son élaboration.
Pour conclure ...
Véritable pièce fondatrice du concept de RSE, la norme ISO 26000 continue de façonner les outils utilisés régulièrement par les entreprises pour évaluer leurs performances extra-financières et pour agir dans l’amélioration de leur fonctionnement. Cette norme reste un référentiel reconnu à l’international concernant toutes les questions de RSE. Si on peut souhaiter que celle-ci évolue pour s’aligner sur les défis auxquels est aujourd’hui confrontée la société, la norme ISO 26000 fait figure d’exemple dans sa capacité à organiser le déploiement à l’échelle internationale de la RSE au cœur de l’activité économique.
Sources :